Lucioles

Publié le par benoit

    Avant notre séjour en France, nous étions partis avec de nouvelles amies japonaises ( yuki et yuka - facile ! ) fort sympathiques en campagne; elles étaient fermement décidées à nous faire partager les bons coins où elles aimaient se rendre. On ne peut pas leur reprocher ! direction la préfecture au sud donc, au bout de la plaine du kanto, à flanc de montagne, pour une escapade pastorale, bercés dans la voiture par la lecture et la relecture d'une cassette unique ou alternent crabe hilare sorti des usines disney et poignantes chansons retro japonaises contant les affres de la comédie humaine.  
    Nous allâmes déjeuner dans une sorte de cottage tout droit sorti de la louisiane, tenu par un chaleureux couple sexagénaire amoureux de cette culture états-unienne " cotton fields " jusqu'au moindre détail. Ca ne leur empêche pas de nous servir leur spécialité, une fondue savoyarde. Il ne manquait plus que l'apple pie et les extra-terrestres.
    Par la suite, bien repus, il a été décidé de se rendre près de la rivière pour admirer les lucioles à la nuit tombée. C'est un passe-temps semble-t-il très habituel au Japon, du moins en campagne, probablement dans le cadre de l'observation de la nature, au même titre que la contemplation des cerisiers en fleurs. Le cadre y était presque caricatural : décor de montagnes aux bois abondants parfois voilés de brume, rizières et mares bordées de petits chemins de traverse, quelques maisons de-ci, de-là et la fameuse rivière, petit ru planté de roseaux. Ce paysage " à la miyazaki " s'est vu animé par chance le temps de quelques secondes par le passage furtif de deux tanukis, sorte de gros ratons-laveurs très présents dans la culture et les mythes nippons, qui à notre arrivée ont couru se réfugier dans le bois adjacent. Hystériques que nous étions, nous nous lançâmes à leur poursuite. Et juste à l'endroit où ils disparurent, caché derrière un buisson, se trouvait un autel shinto. Une expérience mystique !
    Malheureusement, ce soir-là, les lucioles étaient paresseuses; nous y sommes retournés peu après, avec des renforts. Si le facétieux tanuki se cachait, ce n'était plus le cas des lucioles qui ont dansé au-dessus de la rivière, en silence et pour notre plus grand plaisir.

Publié dans kaniga

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J
Je sais pas comment tu fais, moi je peux plus voir des lucioles sans chialer...
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B
j'ai montré l'anime à vanessa et son frère. Eux aussi ont une tristesse quand ils repensent au film...est-ce que les bonbons vous font pleureur aussi?